6e bassin, infrastructures et activités, port de commerce (Brest)
— Brest (Finistère Nord)
📝 Description
Bassin de port ; quai ; cale ; entrepôt industriel ; silo Ce site patrimonial est un élément du patrimoine breton situé à Brest. Son origine remonte aux périodes suivantes : 2e moitié 20e siècle, 1950, 1999. Historique : Présent sur un plan daté de 1936, un terre-plein, préfiguration du 6e bassin, prend appui à l'est de la jetée Est. Ce n'est que dans l'après-guerre que le contour du 6e bassin se dessine. En 1950, le remblai en amorce la partie nord. En 1976, sont comblés le bassin dit du gaz et le petit port de Poulic al lor, dernières références à l'histoire du port et à l'économie d'avant-guerre-suite à la construction du 6e bassin dont la dernière phase est opérationnelle à la fin de 1961.En 1954, sur môle de l'Est (ainsi dénommé avant la construction du 6e bassin) s'implante un magasin à câbles. Celui-ci est desservi par un poste d'accostage (2 passerelles en béton) pour les navires câbliers. Il s'agit de la première base de la direction des câbles sous-marins du ministère des postes, télégraphes et téléphones (P.T.T.). Une plate-forme sur pieux relie en 1994 les deux passerelles qui composaient la première infrastructure du 6e bassin. Actuellement, le port de commerce de Brest accueille la base Marine-Atlantique Brest (MAB) de Orange-Marine. Le navire "Pierre de Fermat", dont Brest est le port d'attache depuis 2014, peut, en deux jours, accéder à 40% des câbles sous-marins situés sur la zone Nord-Atlantique. Ces missions consistent en la pose et la réparation des câbles de télécommunications et de transports d'énergie. Le choix s'est porté sur Brest, non seulement en raison de sa situation géographique en Atlantique Est, mais aussi en raison des grandes capacités de stockage possible sur la zone portuaire qui accueille : 5 800 m², dont 1 980 m² de magasins ; dépôt câbles : 2 000 m² ; bureaux : 1 100 m² ; laboratoires : 400 m².L'appontement pétrolier, actuellement poste à huiles (de soja, de palme et de mélasse), est construit en 1958 et 1959. Il est allongé en 1960 par l'ajout d'un duc d'Albe, complétant les trois autres déjà construits. L'ensemble est complété par des cuves pour l'avitaillement en carburant. Le projet est porté par les Ponts-et-chaussées sur demande de la Chambre de commerce et d'Industrie. Le déchargement était auparavant effectué au "bassin du gaz" et le chenal utilisé entrainait échouage à marée basse. Actuellement, le trafic commercial des hydrocarbures s'effectue sur le quai réparation 5 (QR5).Le port de Brest, dont la création s'ancre au milieu du 19e siècle, est lié au trafic du charbon anglais. Il en est ainsi de plusieurs ports français dont celui de Lorient. Le charbon était déchargé sur le quai de l'ouest (actuellement quai Malbert), puis au 5e bassin où se trouvait l'usine de briqueterie. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le commerce du charbon reste important en Bretagne (933 000 tonnes importées en 1938). En 1961 sont édifiés les postes minéralier pour le déchargement (entreprises Levaux-Campenon-Bernard, Dodin) et caboteurs pour la redistribution (Dodin), formant ainsi la partie Est du 6e bassin. Terre-plein, tour de déchargement, grues, réseau de tapis transporteurs complètent l'ensemble. Il s'agit de la réalisation d'un projet souhaité par l'Etat, la Ville de Brest et la Chambre de commerce.Depuis 1948, sur décision de l'Etat, l'Association technique de l'importation charbonnière (ATIC) possède le contrôle en France de l'importation de charbon dans un contexte de nationalisation des houillères et de la production de gaz. Responsable également du transport du charbon, l'ATIC choisit Brest, en 1957, pour l'importation des fines agglomérées américaines (consommation domestique). Une année plus tard, les fines de coke (à destination des sidérurgies) arrivent au port brestois avant d'être redistribuées par cabotage. En 1963, le port de Brest traite 1 386 000 tonnes en entrées et sorties mais en 1966 l'importation provenant des Etats-Unis cesse en raison de l'exploitation de nouvelles énergies (fuel), de la fermeture de sidérurgie ou des changements de circuits de livraison. A partir de 1976, phosphate, sable, soja, usine de trituration (groupe Cargill) remplacent le charbon. Dorénavant, matières premières agricoles ou minéraux sont déchargés sur le quai minéralier qui a conservé son nom. Afin de s'adapter à la nature différentes des matériaux déchargés, le quai minéralier a été comblé (1982) après avoir reçu des voies de grues (1976). Le quai caboteur est complété en 1964 de passerelles entre les trois ducs d'Albe et le quai de 1961. A la fin du commerce du charbon, le quai, dorénavant dédié au ciment en vrac, communique avec le silo Lafarge par un système de canalisation. Là aussi, le commerce du ciment à Brest est lié à l'immédiate après-guerre et à la Reconstruction : le premier atelier de broyage (brûlage de calcaire) pour le ciment implanté à Brest date de 1948 -Docks et Cimenterie Réunis (DCR), devenus Ciment de l'Iroise (Lafarge et Cedest), puis Lafarge-. Un broyeur d'une capacité de 20 tonnes/heure est installé sur le port de commerce de Brest depuis 1998 (détruit en 2013).Le quai sud du 6e bassin, construit en 1978 (entreprise Campenon-Bernard, Fougerol, Dodin, Marc), est dédié au chargement et déchargement de matières premières agricoles.Infrastructures et outillage s'adaptent donc aux aléas économiques, à l'évolution des échanges maritimes mondiaux. Il en va aussi des bâtiments, citernes, usines ou locaux situés à proximité des quais. Ce site fait partie de l’inventaire du patrimoine breton. Voir le dossier complet